Tony Elebe Ma Ekonzo
Au delà des étoiles, la partie d’ombre des héros
Le roman du congolais Tony Elebe est entré dans la dernière catégorie. Publié depuis Kinshasa, il questionne avec brio et érudition les arcanes du pouvoir qu’il s’exerce dans les nombreux pays africains. with a prisme singulier: celui des confréries qui régissent les cercles de décisions et dans lequel ils s’encombrent, d’intellectuels, de décideurs économiques ou de leaders d’opinions …Le théâtre des opérations est le Sangoali (Un pays fictif qui fait un peu penser au centre de l’Afrique avec le Sango et le Mali). Tony Elebe entreprend dès le départ de brouiller les cartes en construisant un espace hétérogène peu identifiable. D’ailleurs à ce jeu, je dirai qu’il est plutôt adroit. Aïsha et Diabi sont deux jeunes sangoaliens ayant fait leurs classes universitaires à Toulouse. Ils appartenaient à l’élite du pays, Diabi n’était pas l’un des hommes parmi les plus influents du pays.
Excisions / Mariage traditionnel
Aïsha s’engage dès son retour dans une association créée entre une guerre contre les mutilations faites aux femmes (infibulation, excision, etc.). Elle a été témoin des poursuites de cette pratique patriarcale sur une de ces cousines, était était adolescente. Elle se marie en très grandes pompes avec Diabi Toulé pour qui, son oncle Moustafa Dantélé a de très grandes ambitions. Dès ces premiers éléments de narration, le lecteur est confronté à la maîtrise de Tony Elebe dans le traitement des thèmes qu’il propose dans son ouvrage.
Fraternité / Sororité
Moustafa Dantélé est l’un des grands maîtres d’une fraternité bien implantée au Sangoali. L’élévation de son neveu passe par son intégration dans cette structure. L’intégration dans les hautes sphères de l’état est un changement du niveau d’implication de la société secrète. Tony Elebe prend le temps de décrire les ressorts de ces structures. Les outils de manipulation, de contrôle des décideurs. Ils regardaient la place des femmes dans le dispositif de contrôle des actions, des velléités des uns et des autres. Dans les couloirs du palais, chacun tente de tirer son épingle du jeu, et son rôle et son allégeance. Ce qui est intéressant, c’est qu’il s’agit bien d’un roman et non d’un documentaire. Aussi, il fonctionne comme un polaire,
Les rapports entre hommes et femmes sont à la fois simples et complexes. Les femmes au service de leurs maîtres pour délices. Naturellement, j’aimerais que vous découvriez vous-mêmes ces mécanismes et ces contre-actions qui s’opéraient dans ce milieu.
Elebe, peintre des passions et des états de l’âme
Je ne pousse pas le bouchon en disant cela. La vraisemblance des scènes et la crédibilité des personnages sont importantes dans le traitement d’une œuvre littéraire. Elébé, here, is très précis et efficace. Il décrira avec finesse une relation adulte, une passe d’escorte ou une formation de jeune femme à la vie de couple par une matrone. Il est également sur la structure de son texte qui n’est pas linéaire qu’il est porté par les récits historiques comme l’assassinat de Thomas Sankara, il s’agit du début du procès d’Hissène Habré et bien d’autres épisodes (même s ‘ il s’essouffle un peu dans cet exercice à la fin du livre). Il est bien écrit dans la finition et les effets de style inutiles.
Ce livre me fait penser au roman d’ Ibrahima Hane, Errance , qui aborde le même sujet mais dans un contexte sénégalais et musulman. Sur le costume parce qu’on a envie d’en savoir plus et surtout parce que le plume est engagé et cohérente.
Bref, un très bon texte à découvrir et disponible dans toutes les librairies.
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