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Mille petits riens - Jodi Picoult

La raison du plus fort n'est pas toujours la meilleure...

La raison du plus fort n'est pas toujours la meilleure...

Je m’acquittais de ma corvée hebdomadaire de « pousseuse » de caddie dans l’hypermarché du coin, quand mon regard fût attiré par ce livre avec une petite fille noire en couverture. C’était non seulement le seul exemplaire, en plus il était coincé entre d’autres bouquins qui donnaient l’impression de vouloir le pousser du présentoir. Je l’ai donc rattrapé au vol et posé sur les fruits et légumes. Remarquez que je ne dis pas « gâteaux et chips ». Il faut croire que le matraquage des cinq fruits et légumes par jour fait son effet. Même quand on achète juste des pommes, on se sent obligé d’en parler pour faire l’intéressante.

Oh ! Baou, stay focus !!!

Jodi Picoult est une écrivaine américaine blanche née en 1967. elle est l’auteure de treize romans dont Mille petits riens paru en 2018.

Mille Petits Riens est un roman à trois voix.

Mille petits riens de Jodi Picoult

La première est celle de Ruth Jefferson une sage-femme, veuve et mère d’un adolescent de 17 ans. Ruth exerce sa profession avec dévotion et passion. Jusqu’au jour où elle est renvoyée de l’hôpital dans lequel elle travaillait depuis plus vingt ans, suite à une accusation de meurtre sur un nourrisson. Elle qui menait jusque là une vie relativement paisible partagée entre son fils, sa famille et son travail se retrouve embarquée dans un monde judiciaire et carcéral.

La deuxième voix est celle de Turk Bauer, un suprémaciste blanc, marié à Tiffany, père de Davis le nourrisson que Ruth est accusée avoir tué. Turk nous emmène dans un univers où la haine des noirs est nourrie et cultivée.

La troisième voix est celle de Kennedy, une avocate commis d’office qui assure la défense de Ruth. Elle mettra toute son énergie à prouver l’innocence de sa cliente dont le procès s’annonce difficile.

Ceci étant dit…

Avant de m’aventurer à donner mon avis sur Mille Petits Riens, inspiré de faits réels, j’ai fait un tout petit tour sur le net. Je vous entends dire : tricheuse !!! Et bien non ! C’est de la recherche. Nous affinons nos analyses en nous servant de celles des autres. Donc…

De manière quasi unanime, Mille Petits Riens a reçu un accueil favorable. Le roman a été jugé profond, juste, intense et instructif. Pour ma part, je suis plus mitigée. Attention ! Je ne conteste absolument pas le talent d’écrivaine-journaliste de Jodi Picoult. Mais la question de la légitimité se pose en tant auteure blanche, quant au fait d’écrire sur le vécu d’une femme noire.
Dans ce roman, une sage-femme noire est accusée et jugée pour le meurtre d’un nouveau-né blanc ayant des parents suprémacistes. Elle est défendue par une avocate blanche, commis d’office, issue d’une vieille famille du sud, mère d’une petite fille et épouse d’un médecin aisé.

Kennedy ne devait pas, de prime abord, assurer la défense de Ruth. Mais elle a vu dans cette  affaire de meurtre, l’opportunité de faire évoluer sa carrière. Commence alors un long travail d’investigation, de recherches et de questionnement, qui l’emmèneront à s’interroger sur le privilège blanc et les relations interraciales. Ruth en tant femme noire accusée à tord est dans son rôle de victime. Elle s’évertue à montrer à son avocate ce à quoi est confrontée une personne noire dans la société. Turk, le père éprouvé, nous dévoile la face cachée des groupes suprémacistes hantés par la peur du grand remplacement et de la disparition de la race blanche.

Tiens ! Tiens ! Cela ne vous rappelle-t-il rien ?

Par moment, ce roman frise l’angélisme. Tout le monde finit par aimer tout le monde. Les méchants deviennent gentils. La pauvre femme noire qui doit se battre avec ses propres démons intérieurs, réalise qu’entre mamans on se comprend quelque soit notre appartenance  ethnique et sociale. Mais, il faut reconnaître une chose ; l’auteur s’est sacrément bien documentée. Je n’ai relevé aucun incohérence dans son propos. Le procès est bien mené, comme dans Perry Mason (désolée ! Je ne connais aucun acteur noir ayant un premier rôle dans série en tant qu’avocat) avec moult détails scientifiques, médicaux et j’en passe.

Malgré ma réserve, j’ai vraiment beaucoup aimé ce roman ; 664 pages de pure détente. L’écriture est fluide, léger et agréable. Je n’ai pas eu besoin de revenir sur les mots lus, ce qui m’a permis d’avancer assez rapidement dans ma lecture. Au fil des pages, j’ai été transportée dans les méandres du monde judiciaire américain, où la question raciale n’est jamais abordée dans les procès qui, paradoxalement sont souvent dus des problématiques raciales. Un vrai épisode de NEW YORK POLICE JUDICIAIRE avec une procureure noire dans le rôle de Jack McCoy.

Je reconnais également le courage dont a fait preuve, l’auteure en se saisissant d’un sujet aussi complexe que délicat qu‘est le racisme.

Surtout, lorsqu’on n’y est pas soi-même confronté dans son quotidien. Avec le risque de voir des personnes comme moi, se tenant en embuscade, pour vous rappeler que vous êtes blanche et que malgré tous vos efforts vous ne pourrez jamais ressentir ce que ressent une femme noire dans une société majoritairement blanche, structurée, organisée, conçue pour les personnes blanches.

En conclusion, que vous inspire le titre de ce roman « Mille Petits Riens » ?
J’attends vos réponses en commentaire sur deux lignes au maximum.

Bô tikala malamu (au revoir en lingala)

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